Salut RobertO:
D’abords rendons à Thierry ce qui appartient à Thierry. Car c'est bien lui qui m'a fait remarquer que notre terminologie n'est pas sémantiquement correct. C'est suite à sa remarque que je me suis amusé à chercher un texte de vulgarisation sur le sujet.
Pour les voiles que nous utilisons (toi, moi, lui, etc.) je serais plus circonspect pour nos plages de vitesse/air possibles. Sous les 28/30 km/h on flirte avec le décrochage (le moindre gradient peut le provoquer, 36/39 me paraissent plus juste en bras hauts pour nos voiles de taille normale et chargées dans leur PTV et 52/53 me parait une vitesse max... maximum. Faites le test par vent nul ou même avec du vent d’explorer votre plage de vitesse en vous basant sur la vitesse/sol donnée par votre GPS en prenant comme référence de départ votre vitesse bras haut. Vous serez probablement surpris de la vitesse minimum (loin des 21 et même 25 km/h) que vous vous permettrez avant de vous dire que le bord de fuite devient nerveux. De même que vous serez sans doute déçu de votre vitesse max loin (pour la plupart de nos ailes) des promesses du constructeur. ce n'est sans doute pas pour rien que certains constructeurs nee souhaitent plus communiquer sur ces chiffres comme sur ceux de Tx de chute et/ou de finesse. Comme dit n'oubliez pas de tenir compte de la vitesse de la masse d'air dans laquelle vous évoluez. Essayer de déterminer l'orientation moyenne du flux, prenez cet axe en vous fixant un axe grâce à des amers et tenter de tenir au moins 10 secondes chaque vitesse (vous verrez comme c'est angoissant pour la vitesse mini) penser aussi que en accélérant progressivement jusqu'au max il faudra facilement une quinzaine de secondes pour y arriver. Si le dénivelé le permets faites l’ensemble des mesures 3 X (1 x contre le flux, 1 x avec le flux et encore 1 x contre le flux) ou sinon, si possible, avant de passer aux mesures proprement dites, faites un aller retour dans l'axe du flux bras haut cela vous permettra déjà de moyenner sa vitesse et aussi d'affiner sa direction (pas toujours celle du déco) Cela vous donnera une connaissance supplémentaire de ce que votre aile (et vous) êtes capable d'accepter.
Et comme déjà dit ; ATTENTION AUX BASSES VITESSES/AIR !
Je comprends ta demande. Comme tu le dis si bien, tu es formaté par ton expérience de pilote avion et dans beaucoup de domaine du parapente cela t'est très profitable. Mais il faut aussi accepter de fonctionner autrement, plus à l'instinct, à la sensation pour déterminer ce qui t'est accessible
personnellement ce jour, à cet endroit, à ce moment.
Jusqu'à ~15 km/h généralement cela ne te posera jamais problème, ni pour déterminer la faiblesse du flux et de décider de décoller, ni pour réussir le dit-décollage. Au-delà de 25 km/h tu n'auras probablement besoin non plus de personne pour te dire ; "
c'est fort et je vais laisser la voile dans son sac". C'est dans les dix malheureux kilomètres heure qui séparent les 15 des 25 km/h qui posent problème pour savoir si oui ou non, si le déco va bien se passer ou si ça va être visite du déco en biais emballé dans l'aile des copains.
En fait ce qu'il est capital de savoir apprécier dans cette fourchette de vitesse du vent au déco, C'est ; Est-ce laminaire, est-il bien axé, Suis-je en forme physiquement et mentalement...
Pour ce faire reculer dès le déco il faut vraiment des circonstances exceptionnelles. Circonstances que je n'ai personnellement rencontré qu'une fois au Maroc. Brise de ~20 km/h laminaire et normal pour l'endroit. Un copain plus rapide que moi dans sa préparation gonfle, prend tout de suite 15/20 mètres et pars en marche arrière (à bien 10 km/H) se vautrer dans le kékés sous le vent de la colline (durée du vol ~1') Avec du recul une couche d'inversion de subsidence invisible dans la grisaille de la journée créait un venturi aérologique pour la brise de mer. Au déco et dans les 15/20 premiers mètres du sol un gradient nous laissait croire à des conditions optimales pour un soaring d’anthologie.
Tu vois RobertO que dans ce cas précis à part un ballon-sonde ou le copain-fusible rien ne pouvait nous informer. Du moins aucun instruments, il n'y a que l'observation, l’expérience et la réflexion (mieux les trois à la fois) qui auraient pu nous avertir du danger.
Tu dis que vitesse est plus important que direction, j'aurais tendance à m'inscrire en faux, du moins prétendre que les deux sont important. Quand tu veux optimiser ta finesse, même et surtout si c'est JUSTE pour rejoindre une vache, il faut totalement intégrer l'axe du flux autant que sa vitesse. C'est comme en voile il vaut parfois mieux biaiser que d’insister face au vent. Il faut essayer de toujours savoir d’où nous vient le vrai vent (rapport au vent relatif à bord en vol)
Les balise sur les sites sont une aide précieuse, après il ne faut jamais prendre pour argent comptant leurs indications. Il n'est pas rare qu'elles soient déréglées et à minima décalées en direction et/ou en force.
Si tu veux apprendre à décoller par vent
fort profite de la chance que tu as de vivre en bord de mer ou du vent de 20/25 km/h LAMINAIRE (important) est possible. Ne t'entraine pas à Villeneuve de Raho ou pire sur les falaises de Leucate. Dans le 1er cas l'environnement déjà torturé crée des remous (turbulences, rafales, etc.) qui enlève tout l’intérêt du flux laminaire souhaité, dans le 2èm cas il existe un risque réel de décoller malgré soi.
On ne fait jamais du gonflage sur un déco !
Vous avez des plages en sable assez larges pour cela, profitez en !
Je t'admire pour ta détermination de faire encore cet effort physique réel que représente le travail au sol. Personnellement j'ai beaucoup de mal à me motiver seul et pourtant j'en aurais besoin pour m’éviter de traverser, encore bien trop souvent à mon gout, les déco en biais. Peut-être aura t-on cette année le plaisir de trouver des conditions et le temps de s'y essayer ensemble.
Claudine vient de rentrer de sa gym, on va passer aux choses sérieuses ; le diner et Bones...
Bonne soirée,
Daniel,